LA NAISSANCE
LA NAISSANCE
MISE BAS NATURELLE
L'accouchement (parturition) se divise en trois phases :
1- Pendant la première, les chiots avancent dans la corne utérine, qui se dilate au fur et à mesure de la progression.
2- La deuxième phase est l'expulsion des chiots à l'air libre.
3- La troisième phase est la délivrance.
La première période dure assez longtemps, notamment lors d'une première mise bas (vingt-quatre heures n'est pas une exception). La température corporelle de la femelle est un bon indice de détection de la parturition. Lorsque celle-ci est imminente, la température de la chienne chute d'au moins un degré, souvent plus. Vous pouvez prendre sa température avec un thermomètre médical que vous aurez d'abord remis à zéro et lubrifié avec de l'huile de paraffine ou de la vaseline. Introduisez le thermomètre dans le rectum pendant une minute. La température normale d'un chien est de 38,5 °C, mais de nombreux sujets présentent une température inférieure, aussi effectuez deux contrôles quotidiens pendant plusieurs jours avant la parturition. Vous connaîtrez ainsi la température de votre chienne, et pourrez détecter une baisse sans hésitation. A ce stade, prévenez votre vétérinaire pour qu'il puisse intervenir rapidement en cas de complications. Vous saurez que le travail commence lorsque la chienne refusera la nourriture, et lorsque débuteront les halètements et la préparation du nid. Il est fort probable que la femelle ressente des douleurs abdominales et se montre très anxieuse et agitée. Cependant, inutile de vous inquiéter et d'intervenir, à moins que ces signes ne persistent pendant plus de 24 heures sans évolution. Un examen s'impose alors. Elle est peut-être simplement dérangé par une trop grande agitation de l'entourage, et finira bientôt par s'installer pour accoucher si on la laisse seule.
Au début de la deuxième phase du travail, la femelle s'allonge et commence à utiliser ses muscles abdominaux. Pendant les contractions, elle cesse d' haleter, ce qui rend ces dernières encore plus nettes. Un chiot doit apparaître une demi-heure après le début des contractions. Si ce n'est pas le cas, appelez le vétérinaire. Les premières complications proviennent du fait que le chiot se présente par le siège (en avant). Ceci n'est pas exceptionnel, puisque 40 % des chiots naissent ainsi. Cependant, la forme des pattes arrières ne permet pas une dilatation optimale de la corne utérine, et le chiot risque de rester coincé. Si vous apercevez les pattes postérieures à la sortie de la vulve, vous pouvez les tirer doucement, en même temps que la femelle pousse. Mais, à moins d'être expérimenté, il est déconseillé d'intervenir à tout autre moment. Lorsque le premier chiot arrive, la femelle le lâche avec enthousiasme et mange la poche des eaux. Parfois, un chiot naît encore enveloppé dans sa poche, et une jeune mère peut ne pas savoir que faire. Dans ce cas, brisez vous-même la poche pour que le chiot puisse respirer, et encouragez la mère à lécher son petit. Ceci stimule le chiot et déclenche sa respiration. Très vite, il commencera à se tortiller à la recherche de la mamelle. Si le chiot ne semble pas vivant, secouez-le tête en bas pour chasser les humeurs de son nez et de sa bouche, et frottez-le vigoureusement avec une serviette pour stimuler la respiration. Parfois, les chiots sont mort-nés, et il n'y a plus rien à faire. Ils peuvent toutefois survivre un temps incroyablement long sans respirer, aussi poursuivez vos efforts tant que le cœur continue de battre. Une fois le premier chiot sorti, les autres devraient se suivre à intervalles réguliers d'une demi-heure. Néanmoins, il arrive fréquemment que les chiots se succèdent rapidement, puis que les naissances s'interrompent pendant quelques heures, au cours desquelles la femelle se repose. Il n'est donc pas toujours facile de savoir quand elle a terminée. Les poches d'eau sont expulsées après chaque chiot, ou bien plusieurs en même temps. De couleur noir verdâtre, il est parfois difficile de les compter car la chienne les mange rapidement. Si la portée est très nombreuse, il est préférable d'enlever les dernières poches pour éviter que la chienne ait la diarrhée. Il est normal qu'elle mange ces poches, aussi laissez-la faire. Hormis le fait qu'un chiot peut rester coincé, la femelle est parfois frappée d'atonie, c'est-à-dire que l'utérus, fatigué, ne se contracte plus. Ce phénomène peut se produire assez tôt, y compris dès le premier stade du travail, notamment chez les chiennes âgées, chez celles qui ont un excès de poids, ou encore lorsque la portée est trop nombreuse ou insuffisante et ne se compose que d'un gros chiot.
C'est ce que l'on appelle l'atonie primitive. Un écoulement vaginal verdâtre indique qu'une poche d'eau s'est détachée de la paroi utérine, et qu'un chiot est privé d'oxygène. Il signale donc le début du deuxième stade du travail, même chez une chienne qui ne montre aucun signe de contraction. Votre vétérinaire lui fera une injection pour encourager le redémarrage des contractions, mais souvent cela ne suffit pas, et il faut réaliser une césarienne.
L'atonie secondaire apparaît lorsque la chienne est épuisée après la mise bas d'une grande portée dont la naissance des premiers chiots a été difficile. Ce type d'atonie se traite mieux avec une injection, mais si plusieurs chiots restent encore à naître, votre vétérinaire peut vous recommander une césarienne. Pendant la mise bas, offrez régulièrement à boire à votre chienne, même si elle refuse de manger. Lorsque vous pensez qu'elle a terminé, soit parce que vous avez fait une radio pour compter le nombre de chiot (à savoir, les squelettes) ou parce que votre chienne n’a plus contraction, appelez le vétérinaire pour qu'il puisse vérifier que tous les chiots ont bien été expulsés.
LA CESARIENNE
La mise bas d’une chienne est un moment intense pour la chienne et très stressant pour les propriétaires. Les objectifs sont d’avoir une chienne en bonne santé avec des chiots tous vivants et viables ; une chienne qui s’occupe de ses chiots et qui présente du lait dès la naissance.
Même si la mise-bas normale est la règle dans 99,4%, des cas, (toutes races confondues), certaines races présentent une incidence de dystocie* élevée : Bulldog Anglais, Bouledogue Français, Boxer, Shih Tzu, Yorkshire Terrier, Labrador, etc.
De plus, en cas de mise-bas difficile et à l’instar de ce qui a été démontré chez la femme, plus le chiot tarde à être expulsé, plus le taux de mortalité néonatale augmente : 5,4% dans les quatre premières heures après les premiers symptômes de mise-bas à 14% au-delà de 5 heures.
La césarienne en « urgence » est réalisée pendant la mise-bas. La césarienne planifiée est décidée et réalisée avant le déclenchement de celle-ci (absence de signe de mise-bas).
Lorsqu’une césarienne est réalisée en « urgence », le nombre de complications chez la mère et ses petits augmente considérablement, contrairement à la réalisation d’une césarienne « programmée » qui donne des résultats équivalents qu’une mise bas normale.
Critères de césarienne en « urgence »
- Malposition fœtale : le chiot est mal engagé et ne peut pas sortir
- Monstruosité fœtale : le chiot est trop gros pour passer la filière pelvienne
- Arrêt de contractions de la chienne malgré un traitement médical favorisant celles-ci
- Souffrance fœtale : identifiée par fréquence cardiaque des fœtus (échographie).
Critères de césarienne « programmée »
- chienne nullipare (n'a jamais eu de petits) de plus de 6 ans
- portée de moins de 3 ou plus de 8 chiots
- race brachycéphale (à face plate, telle que le Bouledogue par exemple)
- épisode précédent de dystocie* (selon la dystocie)
- absence de vétérinaire d’urgence dans un périmètre raisonnable (inférieur à 1 heure)
- chienne dont la lignée est connue pour la présence de dystocies (par atonie utérine* par exemple, connue dans de nombreuses races)
- chienne souffrant d’un désordre métabolique en fin de gestation (éclampsie*, hypoglycémie)
- anomalie vaginale incompatible avec une mise-bas par voie naturelle (bride, sténose, etc.)
Comment planifier la césarienne ?
Progestérone et Température
Démarrer le suivi de progestérone dans les derniers jours « estimés » de gestation. Certains recherchent la chute de température. Quand la progestérone chute sous les 2 ng/ml (dans laboratoire de référence : CRECS, CERCA, CERREC ou laboratoire étalonné) la césarienne peut-être réalisée sans risque.
Technique « programmée » grâce à la détermination du jour de l’ovulation
L’objectif est de déterminer quand la chienne peut subir la césarienne avant le début de la mise bas : l’équipe chirurgicale et de réanimation des chiots sont préparées, l’intervention se réalise le matin ou en fin d’après-midi, le propriétaire peut se préparer. On maximise la survie à long terme des chiots. Un suivi de chaleur rigoureux permet de programmer le jour de césarienne dès le diagnostic de gestation. Une préparation à la césarienne est réalisée dans les heures qui précèdent afin d’optimiser la maturation des chiots et la montée de lait. (Lévy and al, Reproduction Domestic Animal Journal, 2009)
La technique de la césarienne
Les pré-requis (ou les impératifs à respecter)
La césarienne ne se résume pas uniquement à la réalisation d’une hystérotomie et à l’extraction de fœtus. Elle comprend en effet l’ensemble du processus qui débute par la préparation de la chienne et qui se termine par la mise des chiots à la mamelle, la chienne étant alors éveillée. La gestion de la césarienne implique la présence d’une équipe et d’un plateau technique opérationnels.
L’anesthésie : une étape clef de la césarienne
Deux éléments se succèdent, voire s’imbriquent :
L’anesthésie de la mère et la réanimation des chiots ; le tout étant à mener en parallèle avec une chirurgie. On comprend dès lors la complexité de l’acte et l’importance d’une organisation sans failles.
Les protocoles anesthésiques sont codifiés à l’instar de l’anesthésie chez la femme. Il est recommandé que la chienne soit intubée et sous monitoring gazeux (oxygénation) si l’on souhaite optimiser la survie des chiots.
Attention, il ne faut pas uniquement regarder la survie des chiots immédiate mais dans les premières semaines de vie. Une souffrance pendant la naissance augmente le risque de mortalité dans les 15 premiers jours.
L’acte chirurgical
La chirurgie est réalisée rapidement et le vétérinaire veille à conserver l’intégrité de l’utérus. Dans des cas particuliers, il est possible de stériliser la chienne au moment de la césarienne.
Les soins aux nouveau-nés.
Les chiots sont sortis en quelques minutes, il est donc indispensable que le matériel nécessaire soit accessible et de prévoir plusieurs intervenants pour leur « réanimation » immédiate. Une équipe expérimentée favorise la survie des chiots. Remarque : les analeptiques respiratoires ne sont pas recommandés en cas d’hypoxie du chiot en l’absence d’assistance respiratoire. L’analeptique respiratoire entraine une augmentation de la consommation en oxygène. En l’absence d’apport en oxygène suffisant (respiration inefficace : obstruction des voies aériennes superficielles par des mucosités, …), l’hypoxie au niveau du cerveau s’accélère (premier organe central affecté) et accélère la souffrance de l’animal.
Tous les chiots doivent être pesés et les malformations majeures doivent être recherchées (fente palatine (du palais), anus non perforé, fontanelles très ouvertes, etc.).
Les chiots peuvent être mis aux mamelles de la mère une fois l’intervention terminée afin d’apporter un apport rapide en énergie et en immunoglobulines (défenses immunitaires présentes dans le colostrum*). Les chiots ne sont laissés avec la mère qu’une fois celle-ci bien réveillée, afin de limiter le stress de la mère et tout rejet éventuel (agressivité, cannibalisme, etc.)
Lexique
Dystocie : mise bas anormale
Atonie utérine : absence de contraction de l'utérus
Eclampsie : complication sérieuse de la grossesse caractérisée par des convulsions, pouvant être fatale tant pour la mère que pour les fœtus.
Colostrum : 1er lait, plus coloré et riche en immunoglobulines (défenses immunitaires)
Démarche légales et administratives suivant la naissance
Après la naissance des petits, vous devez réalisez les opérations suivantes:
1- Effectuer la déclaration de naissance auprès de la SCC de votre pays. Cette opération n'est nécessaire que pour les éleveurs (professionnels ou amateurs) désireux d'obtenir un pedigree pour leur chiot ce qui certifie qu'ils sont de pure race (possible si les parents sont eux-mêmes de pure race et ont donc un pedigree).
2- Vers 6 à 7 semaines, vacciner, et « pucer » les chiots. Le vaccin de base est appelé "primo vaccination". Il est plus que conseillé, obligatoire dans certains pays (voir avec votre vétérinaire). D'autres vaccins existent cependant et sont conseillés.
3- Effectuer la déclaration de portée auprès de la SCC de votre pays .Cela s'effectue après le tatouage (optionnel) et l'identification par puce électronique (obligatoire depuis le 3/07/2011) des petits et permet d'obtenir, pour chacun des chiots, le pedigree provisoire (inscription au Livre des Origines du pays).Vous pourrez, par la suite, faire effectuer la confirmation des chiots devenus adultes, pour obtenir le pedigree définitif. (Professionnels / Particuliers)
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Importation d'un chiot (communauté européenne)
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