ORIGINES
Le Bouvier Bernois appartient à la famille des Bouviers Suisses.
C'est au Xème siècle que se développe dans le Canton de Berne, et plus principalement dans les pré-Alpes bernoises et les campagnes environnantes, de grands chiens capables d'assurer la garde des troupeaux, des fermes et de leurs occupants. Par la suite, ils seront attelés à des charrettes pour le transport du lait depuis les alpages jusqu'aux fermes, et sera longtemps appelé "Cheval du pauvre".
Durant la même époque, apparaissent dans la région de Lucerne, des chiens plus petits, au caractère agile et vigoureux destinés à mener les troupeaux et assurer la garde.
Appelés " Sennenhund", ils sont à l'origine du Bouvier d'Appenzel et du Bouvier de l'Entlebuch.
Dans la seconde moitié du XIXème siècle, deux chiens de grande race arpentent les vallées suisses, le tricolore et le blanc et feu (le Saint-Bernard). Ce dernier plus connu et très apprécié par les paysans pour sa robustesse s'ést forgé une solide réputation. A l'époque, seules les performances physiques importaient, et le tricolore n'avait pas encore toutes les armes pour détrôner son congénère.
Il faudra attendre 1902 pour que soit présenté, et remarqué par le juge Fritz Probst, quelques tricolores. Ce dernier, immédiatement séduit par ces chiens, décide de recenser les variantes et fait le constat qu'un grand nombre d'entre eux au type similaire sont localisés dans le village de Dürrbach, proche de Berne.
C'est ainsi qu'on les appela "Dürrbächlers".
Parrallèlement, un géologue et éleveur de Terre Neuve, Albert Heim, s'intéresse aux tricolores. Il décide d'entamer une sélection de ces chiens afin d'élaborer une race distincte. Il sera à l'origine de la reconnaissance du Bouvier Bernois mais aussi du Bouvier d'Appenzel. Toutefois, le Saint-Bernard affirme sa suprématie auprès des paysans et la race est menacée.
Cependant en 1906, les premières inscriptions au livre des origines débutent. Le Club Suisse de Dürrbach pour la promotion des chiens Dürrbach de race pure voit le jour en Novembre 1907.
L'année suivante, avec la collaboration de Mr Heim, les bases du premier "standard" sont déposées.
C'est en avril 1910, lors d'une exposition à Berthoud, que de nouveaux traits caractéristiques de la race sont fixés.
En 1913, sur proposition de Mr Heim, le Dürrbächler sera reconnu Bouvier Bernois.
Malheureusement la seconde guerre mondiale freine son expansion au profit d'autres races. De plus, la diversité des sujets manque pour la reproduction. De ce fait, on remarque de plus en plus de chiens caractériels, peureux et agressifs, donc moins fiables.
Quoi qu'il en soit, un miracle va se produire.
Au début des années 50, une femelle Bouvier Bernois se fait saillir par un mâle Terre Neuve. Voulu ou accidentel ? Pourtant la Société Cynologique accepte d'incrire au livre généalogique, les chiots nés de ce mariage et délivre un pedigree de Bouviers Bernois.
Par la suite, on constata que le Terre Neuve avait contribué à faire gagner quelques centimètres et kilos supplémentaires au tricolore, et plus en apportant à son caractère, la douceur.
L'aventure pouvait renaître.
Seule ombre, le Bouvier Bernois a du mal à sortir de sa Suisse natale.
C'est seulement en 1920, qu'un petit nombre s'expatrie aux Etats-Unis où ils seront reconnus par l'American Kennel Club en 1937.
En France, le Bouvier Bernois est reconnu au LOF en 1904, mais ce n'est qu'en 1955 qu'il rentre sur notre territoire. Les années 80 verront le début des élevages français composés de chiens importés de Suisse et d'Allemagne. Son expansion explose.
Afin d'encadrer son développement et d'éviter toutes dérives, l'Association Française des Bouviers Suisses (AFBS) est créée en 1994. Elle sera reconnue par la SCC en 1996, prenant ainsi la suite du CFABS que la Société Centrale Canine ne reconnait plus en 1993.
Bouvier d'Appenzell Grand bouvier suisse